The big sea

Né dans le Missouri en 1901, Langston Hughes mène une vie itinérante dès l'enfance, auprès d'une mère lettrée, forcée sans cesse de changer d'État pour survivre, avant de rejoindre son père, qui s'est exilé au Mexique pour fuir les préjugés de couleur. Langston convaincra cet homme qu'il méprise de financer ses études à New York. Tout jeune, il écrit de la poésie, et est publié dans des revues.

Très vite, le goût de l'aventure et la soif d'indépendance le poussent à abandonner l'université pour gagner sa vie. Fidèle à la tradition américaine, il enchaîne les petits métiers, puis embarque comme mess-boy sur un navire de commerce et sillonne les côtes de l'Afrique, à la découverte du mystérieux continent noir. Mais les deux étapes essentielles de son odyssée seront Paris et Harlem.

Vivre dans la capitale française était un rêve.

Cuisinier, portier de nuit dans les boîtes de Pigalle où les Noirs américains font le show, il côtoie la misère, mais aussi les musiciens, les danseuses, les élégants, les noceurs... Paris est alors le centre du monde.

De retour aux États-Unis, auteur plein de promesses, il s'installe à Harlem quand le jazz fait fureur et que les Blancs se ruent au coeur de la cité noire pour s'y enivrer dans les night-clubs et les speakeasies.

Il incarnera magnifiquement le mouvement de la « Renaissance noire ». Un rêve qui prendra fin avec la crise de 1929. Mais le jeune aventurier, désormais auteur de recueils de poésie, d'une pièce de théâtre et d'un roman, sera devenu lui-même.

The Big Sea est un document exceptionnel sur une décennie d'une folle liberté, les Roaring Twenties, et son effervescence dans le domaine des arts, sur la lutte pour les droits civiques et le sort des intellectuels et des artistes noirs aux États-Unis au début du siècle dernier, sur le Harlem du jazz et la « Renaissance noire », sur le Paris nocturne des cabarets de Montmartre...

Une oeuvre littéraire pleine de vie, de style, de drôlerie et de beauté, à redécouvrir aujourd'hui dans une traduction revue.