Théâtres d'images et murs peints

Les multiples facettes de l'œuvre de Françoise Gründ ont un point commun : la recherche d'une esthétique.

Metteur en scène de théâtre et d'opéra, elle a toujours tenu à concevoir elle-même les décors et les costumes des œuvres qu'elle présentait. C'est essentiellement à cela qu'a tenu le succès des premières présentations en France du Toncrède de Rossini ou de Euridice de Caccini, qu'elle a réalisées pour l'Opéra de Rennes dans les années soixante-dix. Cette démarche l'a tout naturellement amenée à vouloir compléter ses créations par l'écriture de l'œuvre. Les Trois Voyages d'Aladin à la lampe magique à New York, Rennes, Angers et Paris en 1982 en est le témoignage le plus marquant.

A l'écriture, la mise en scène, la scénographie manquait la musique. Elle s'y est plongée en partant à la recherche des sons et des pratiques instrumentales à travers le monde. Directrice artistique du Festival des Arts traditionnels (Rennes 1974-1983) puis de la Maison des Cultures du Monde (de 1983 à 1999) elle a plongé dans cet univers sonore et en a conservé les traces dans la collection de disques INEDIT qu'elle crée en 1984.

Ses voyages nourrissent son imaginaire. Elle en ramène des carnets de croquis qui serviront de base à la production de toute une iconographie destinée à illustrer les affiches, programmes et ouvrages de la Maison des Cultures du Monde qu'elle dote ainsi d'une «image» de marque. Ses voyages lui offriront également la matière de plusieurs études et ouvrages spécialisés sur les grandes formes spectaculaires du monde et sur le spectacle contemporain.