Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 720 pages
Poids : 1070 g
Dimensions : 15cm X 22cm
EAN : 9782951646025
Fondements critiques d'une théorie de la révolution
au-delà de l'affirmation du prolétariat
Quatrième de couverture
Comment le prolétariat agissant strictement en tant que classe peut-il abolir les classes ? est la question fondatrice de toute réflexion théorique. La lutte des chômeurs et précaires de l'hiver 1997-1998 en France, a défini le chômage et la précarité au coeur du travail salarié, sa potentielle caducité était devenu le contenu même de la lutte des classes. Cette lutte permet d'aborder la question comme une question pratique de notre horizon historique, comme cours et enjeu de la lutte de classes dans ce cycle de luttes. Une activité de classe peut aller au-delà des classes. Avec la restructuration maintenant achevée du mode de production capitaliste, le prolétariat produit tout son être, toute son existence, dans le capital, plus aucune confirmation d'une identité prolétarienne dans la reproduction du capital n'est possible. La contradiction entre les classes se situe au niveau de leur reproduction, ce qui définit la capacité pour le prolétariat d'abolir le capital, de s'abolir lui-même. Ce cycle de luttes est alors la résolution pratique des limites et des contradictions de toute l'histoire passée de la lutte de classe, c'est-à-dire du programmatisme : la révolution comme montée en puissance et affirmation du prolétariat s'érigeant en classe dominante, même pour se nier ensuite.
Le démocratisme radical et l'alternative sont la formalisation de toutes les limites de ce cycle. Contenu de la contradiction entre les classes, la reproduction du capital est devenue la dynamique et la limite intrinsèque de la lutte du prolétariat. La disparition de l'identité ouvrière ne nous laisserait comme avenir que le capitalisme à visage humain, la critique du libéralisme, la prise en mains de notre travail, de notre environnement, l'activité citoyenne. La recherche d'une identité et d'un "programme prolétarien" face au capital ne fait qu'entériner sa reproduction dont les prolétaires pourraient avoir le contrôle par une organisation sociale dont ils seraient les maîtres.
C'est alors la question de la relation entre les luttes actuelles et la révolution qui doit à nouveau être posée. Si la révolution et le communisme sont bien l'oeuvre d'une classe du mode de production capitaliste, il ne peut plus y avoir transcroissance entre le cours quotidien de la lutte de classe et la révolution, celle-ci est un dépassement produit dans le cours de la contradiction entre les classes, l'exploitation.
La révolution communiste est communisation des rapports entre les individus qui se produisent comme immédiatement sociaux. Au-delà de l'affirmation du prolétariat, c'est toute la théorie du communisme qui est à reformuler contre les limites inhérentes à ce cycle de luttes que sont le démocratisme radical et les pratiques alternatives, mais aussi contre toutes les théories qui font leur deuil du programmatisme au nom d'un humanisme théorique, de la critique du travail pour lui-même, ou de celle de l'économie.
Les éditions Senonevero s'attachent à la publication d'une théorie critique du capitalisme, c'est-à-dire une théorie de son abolition.
Une époque est maintenant révolue, celle de la libération du travail, celle du prolétariat s'affirmant comme le pôle absolu de la société : l'époque du socialisme. La révolution sera l'abolition du mode de production capitaliste et de ses classes - le prolétariat comme la bourgeoisie - et la communisation des rapports sociaux. En deçà, il n'y a aujourd'hui que la promotion de la démocratie, de la citoyenneté, l'apologie de l'alternative. Ces pratiques et ces théories n'ont d'autre horizon que le capitalisme.
De la période actuelle à la révolution, nul ne connaît le chemin à parcourir : il est à faire, donc à comprendre, par des analyses et des critiques diversifiées. Nous en appelons l'élaboration.
Lutte contre le capital, lutte à l'intérieur de la classe elle-même, la lutte de classe du prolétariat n'est pas le fait de muets et de décérébrés : elle est théoricienne - ni par automatisme, ni par choix. Comme la production théorique en général, nos publications sont activités. Leur nécessité est leur utilité.