Collection(s) : Collection CNED-PUF
Paru le 17/11/2012 | Broché 185 pages
Agrégation
Thomas Hobbes a l'ambition de repenser toute la philosophie. Il veut répondre aux grands impératifs de son époque et aussi à ceux du moment singulier qui oriente le contenu de chacun de ses livres : de là une anthropologie, une politique, une réflexion sur les religions.
Dans un univers désenchanté par une nouvelle physique mécaniste et matérialiste, il met en évidence la spécificité du corps humain, que ses désirs arrachent sans cesse au présent en direction d'un avenir en partie imprévisible. C'est toute la difficulté du problème politique : le mouvement perpétuel des désirs et la quête de puissance mettent en danger les relations sociales, que les hommes sont pourtant contraints de rechercher s'ils veulent continuer à désirer dans une relative sécurité.
Hobbes voit dans la science politique le moyen de construire des édifices politiques assez solides pour résoudre la difficulté. Il voit aussi les limites de cette solution : l'homme est et restera toujours un animal religieux parce que la dynamique de ses désirs rencontre des obstacles qu'aucune politique humaine ne peut surmonter.
Jean Terrel est professeur émérite à l'université Michel de Montaigne Bordeaux 3. Ses recherches portent sur la philosophie politique. Il a publié Politiques de Foucault, Paris, Puf, 2010 ; Hobbes, vies d'un philosophe, Rennes, PUR, 2008 ; Les Théories du pacte social. Droit naturel, souveraineté et contrat de Bodin à Rousseau, Paris, Seuil, 2001 ; Hobbes, Matérialisme et politique, Paris, Vrin, 1994.