Toute minute est première

Marie-Claire Bancquart a disparu le 19 février 2019. Cette anthologie donne à parcourir ses derniers recueils, auxquels se sont ajoutés vingt ultimes poèmes inédits bouleversants, écrits en novembre 2018.

La méditation sur la vie approchant de sa fin et l'attention à toutes ses minimes manifestations dominent ces écrits de plus en plus testamentaires, où le poème se fait journal au fil des jours, bilan d'une « vie provisoire » et « ambiguë », art de vivre au présent. Si la mort obscurcit le monde de son ombre, elle le redonne aussi vivifié par la menace de sa privation, rendant chaque minute précieuse dans la liberté et l'intensité qu'octroie l'imminence du « grand ailleurs ».

Dans un article du Monde, Patrick Kéchichian écrit : « La poésie de Marie-Claire Bancquart, si elle est dûment pensée, est d'abord pleine, dense, inattendue, souvent grinçante, fuyant les coquetteries verbales, repoussant les développements élégiaques ou même lyriques. »

C'est cette écriture de la justesse, de la concision et allant vers un dépouillement croissant, qui caractérise les textes de cette anthologie, où la révolte contre la cruauté du destin et des hommes va de pair avec l'alliance avec toute vie et la célébration de l'instant.