Toute une vie

[Slovénie]

La femme.- Ça ne changerait rien.

Le mari.- (Remet les tessons.) Peut-être qu'on pourrait recoller ça.

La femme.- (Lui arrache d'un geste impatient les tessons des mains et les jette à la poubelle.) On ne peut pas recoller ça ! Tu ne vois pas ? Ce qui est cassé ne peut plus jamais se recoller ! (pause) Dieu, pourquoi c'est toujours les plus belles choses qu'on casse ?

Que feriez-vous avant une catastrophe fatale ? D'aucuns passeraient du temps avec les gens qu'ils aiment, se rendraient devant un paysage familier... Eux, le mari et la femme, poursuivent leur quotidien : le café, le petit oiseau mort, les albums de timbres. Une vie étriquée pour une fin ordinaire⁷ Andreja Zelinka joue de cette apparente banalité pour pénétrer l'humain au seuil de la mort.