Collection(s) : Graveurs de mémoire
Paru le 22/10/2008 | Broché 365 pages
Tout public
préface Raymond Aubrac
Traces indélébiles
Mémoires incertaines
Oui, je les ai vus partir, Hélène, Albert, Paul, monter dans ces autobus parisiens à plate-forme arrière... vers la gare de bobigny et une destination inconnue ; j'ai vu des milliers d'inconnus, femmes, hommes, enfants, vieillards, de toutes conditions et nationalités grimper dans ces autobus en vue de leur « déportation ».
Cela explique pourquoi et comment j'ai été tellement préoccupée de comprendre les conditions historiques d'où ont surgi ces événements. Mon assistance à l'Institut d'Histoire du Temps Présent, parallèle à mon propre enseignement, a été d'un apport essentiel.
C'est pourquoi l'effondrement de cette unité de recherche entre témoins et historiens, pour lesquels j'éprouvais une grande estime, a représenté une déception, la fin d'une « belle leçon d'histoire »... pour reprendre le titre d'un article de Libération, après le 17 mai 1997... ce que n'a pas été, selon moi, « la Table Ronde », mais plutôt une leçon douloureuse, c'est certain.
Renée David est née à Grenoble (20 mai 1921). Scolarité au Lycée Stendhal. À Lyon depuis 1936, Lycée Edgar Quinet, puis études de Droit et d'Allemand (licences 1940-1941).
En novembre 1943, arrestation et internement à Mont-Luc, puis au camp de Drancy. Libérée le 10 mars 1944, épouse Marcel David. De leur union naîtront deux filles et un fils.
À Strasbourg de 1948 à 1959, Marcel est professeur d'Histoire du droit. Renée reprend ses études : bi-admissible à l'Agrégation d'Allemand.
À Paris depuis 1961, Renée deviendra « ingénieur de recherches » à Paris I Panthéon-Sorbonne jusqu'à sa retraite en 1986.