Trains de vies

Février. Jour de grands départs gare de Lyon. Impression de plaisir, d'énervement et d'effervescence. Aujourd'hui, beaucoup de monde va prendre le train. Tout est calculé, rodé. Pour peu qu'aucun incident matériel, qu'aucune grève ne viennent enrayer le dispositif, ce sont des centaines de milliers de personnes qui débarqueront sur les pistes de ski et de randonnée.

Toute la SNCF est là, dans ce mélange de prouesses techniques, de savoir-faire accumulé, d'agencements savants prévus des mois à l'avance, d'aléas variés, de passion du métier et de besoins récurrents de "poser le sac", d'arrêter les trains.

Mille et une certitudes, mille et une incertitudes, mille et un cheminots. Ils sont vendeurs, ingénieurs de la voie, gestionnaires de flux ou de ressources humaines, acousticiens, vigiles, meuleurs de roues, conducteurs de locomotives, poseurs de caténaires, contrôleurs de gestion et contrôleurs tout court, électriciens ou ergonomes. Ils partagent un lieu commun: la SNCF, que chacun croit connaître. La SNCF, qui est autant à eux qu'à tous les autres. À nous.

Mais, comment sont déterminés les horaires et les prix des billets? Qui gère les trains en retard? Comment s'évitent les accidents? Comment soigne-t-on les trains et les voies? Que deviennent nos transports de proximité? Pourquoi le TGV fait-il plus qu'aller vite? Pourquoi le fret déraille? Pourquoi les grèves? D'où vient l'argent?

Et, finalement, à quoi sert la SNCF, ce monde en soi, dépendant du monde, qui transporte le monde?