Rayon XIXe et XXe siècles
Trente Glorieuses, trente années de plomb, grande crise et changement d'ère : macrocomptabilité de la France, 1949-2008 : édition 2010

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 342 pages
Poids : 405 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-296-11850-8
EAN : 9782296118508

Trente Glorieuses, trente années de plomb, grande crise et changement d'ère

macrocomptabilité de la France, 1949-2008
édition 2010


Collection(s) | Ecrit-Tic
Paru le
Broché 342 pages

Quatrième de couverture

Trente glorieuses, trente années de plomb, grande crise et « changement d'ère »

Voici la deuxième édition d'un livre alliant l'apprentissage de la technique de ladite Comptabilité nationale (ou macrocomptabilité) à l'histoire économique. Cette nouvelle Macrocomptabilité de la France analyse, grâce aux séries longues de l'INSEE (qui remontent maintenant à 1949), le passage de l'interventionnisme keynésien des Trente Glorieuses jusqu'à 1974, au néolibéralisme dominant les Trente années de plomb, de 1975 au début du troisième millénaire, pour aboutir à la Grande crise actuelle qui mûrissait depuis 1999. Et il s'agit en outre d'un « changement d'ère ».

Cette Chute est la conséquence prévisible du néolibéralisme ; mais elle fut catalysée par le bouleversement géopolitique mondial : essentiellement la croissance des pays émergents de la « Périphérie » (singulièrement de la Chine néocapitaliste) qui est l'une des causes principales du troisième choc pétrolier. Commencé en 1999, il accéléra sans doute la tendance à la baisse des taux de profit (rentabilités économiques de tous les capitaux mais aussi rentabilités financières des seuls capitaux propres, après effet de levier).

Cette baisse induit, depuis plus de dix ans, celle des taux d'intérêt longs ; ces derniers deviennent maintenant corrélés positivement aux valeurs boursières des actions. Et c'est nouveau ! Auparavant, les taux d'intérêt courts de la politique monétaire induisaient un mouvement contraire de la bourse et des taux de profit, selon le point de vue keynésien. On retrouve ainsi, avec la théorie de la double spéculation sur les marchés financiers secondaires actions et obligations, la théorie très hétérodoxe du taux d'intérêt d'Adam Smith (taux de profit moins une prime de risque), mais aussi les critiques de Marx envers cette théorie, anticipant Keynes. Il faut donc revisiter la liaison entre les taux induits par les marchés du financement direct, de la théorie pure - comme en physique celle de la chute des corps dans le vide - et les taux de l'intermédiation bancaire et de la politique monétaire - les frottements, ici sociaux, des banques « machines sociales à déthésauriser ». La financiarisation a fait le vide.

La baisse des rentabilités est due à deux facteurs. Le premier facteur est la baisse du taux de marge nette (Excédent net d'exploitation / valeur ajoutée) des Sociétés non financières : contrairement à la légende entretenue par les économistes « radicaux », la part de la rémunération des salariés dans la valeur ajoutée est en effet en hausse depuis 1999 ; l'explosion des inégalités, avec la part croissante des salaires des cadres dirigeants, n'en est qu'une explication partielle. Ne pas confondre part et niveau : il y a bien stagnation du niveau de pouvoir d'achat des salariés, même baisse pour les plus pauvres. Le second facteur, et le plus important, est la baisse de la productivité du capital, ou, pour reprendre Marx, la hausse de sa « composition organique ». Si la baisse du taux de marge est en partie « exogène » (changement d'ère), la hausse de la composition organique pour doper les profits (mais avec l'effet boomerang de Marx) est bien « endogène » au capitalisme du « centre » .

La crise des banques est par contre antérieure : elle date du milieu des années 1990, après la baisse des taux d'intérêt courts. Et c'est la tentative pour retrouver les rentabilités financières de rêve qui a entraîné les banques dans une spirale spéculative sur les marchés financiers, avec encore effet de levier, pour capter leur part de gâteau produit dans la sphère réelle. Pas de chance : au moment même où les sources du profit se tarissaient !

La crise bancaire et financière n'est que la conséquence de la crise réelle : les banques sont coupables du désastre mais elles n'en sont pas responsables !

Biographie

Patrick Castex est économiste, sociologue et HEC ; il est maître de conférence de sciences économiques à Paris Dauphine. Il y enseigne et mène ses recherches dans les domaines de la macroéconomie (histoire de la pensée, analyse et politiques économiques, comptabilité nationale, théories et politiques monétaires) et de la gestion (comptabilité générale, analyse et gestion financières de l'entreprise, théorie financière).

Avis des lecteurs

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