Rayon Littérature française
Tu n'es plus ce bolide qui fonce dans le noir

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 246 pages
Poids : 318 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-37912-025-1
EAN : 9782379120251

Tu n'es plus ce bolide qui fonce dans le noir


Paru le
Broché 246 pages

Quatrième de couverture

Une femme regarde les hommes de sa vie. Elle les interpelle, les épelle, les transpose et les transfuse dans sa langue. Singulière, heurtée, presque hallucinée.

Il y a l'artiste, le garçon monté en graine et puis l'homme, sans autre dénomination ni qualificatif car il est le noyau, le coeur nucléaire du désir.

Celle qui parle décline les hommes, leurs gestes, leurs façons, leurs dires. Pour chacun d'entre eux, elle adopte et invente une langue spécifique, distincte, une langue sui generis. Celle qui parle apostrophe les hommes, elle les invoque, les enlace, les prend, les expulse et les maudit tour à tour. Avec ses mots et avec son corps. Elle en avale certains, se les incorpore, en recrache d'autres.

Et puis il y a le père de qui tout procède. Le père qui est l'origine et la blessure du désir. Le père qui appelait un dire à part. Et dont les apparitions scandent et coupent le récit.

C'est une généalogie, une ontogonie, c'est tout une histoire.

« Elle, un sang autre, autre que tous les autres, bat dans les ailes de son nez. Un sang qui efface les forces passantes, celles qui détroussent, celles qui sont vouées à la déchetterie. Elle sent, comme un gant chauffant, les mains de l'homme, ses mains devenues siennes - un peu. Comme si elle portait serré sur ses hanches un manteau qui est de lui. Que lui porte et qu'elle récolte, noué, froncé autour de sa taille. Serré, à sa taille, exactement. Cambrure, laçage, les hâtes et les alarmes contenues dans un vêtement, qui est un âtre aussi, la forme d'une montre : tout ce qu'on apprend d'un amant. Elle emprunte à l'absent un geste, une inflexion de voix, la nuance bistre d'un regard. Sans que personne s'en aperçoive. Passeurs clandestins. Elle l'imagine frottant sa bouche d'une culotte blanche. Fourrure labiale, bouche chaude arracheuse, indolence soudaine des gestes gorgés exagérément, déhanchement provocateur, cul empoigné, bassin qui plus fort se presse, langues et sexes dénoués, chairs dangereusement rapprochées. Par lui supposée, elle avance dans la rue, imagine des hommes pâles, troublés qui l'abordent. Porte en écharpe son songe érotique. Sait et sent l'homme, le feu dardé qui tremble dans son poing. Elle, sa pensée, pressée comme un fruit, elle fait couler le parfum de l'autre sur sa peau, invocation de temps abrasif et chaleur sèche. Usurpation de virilité, elle prend à l'amant sa carrure découplée, son regard biseauté, coupure nette, crispation des paupières et fond de terre dans le regard. Elle se sent bien elle sur ces terres et sur sa peau flambe une brûlure digne. La chaleur a un but.»

Avis des lecteurs

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