Devant la souffrance

Faut-il s'étonner que la claire sagesse - et la langue ! - de Cicéron fasse périodiquement l'objet, de génération en génération, d'une redécouverte éblouie ? Doit-on douter encore de la troublante <<modernité>> du grand stoïcien romain mort en 43 avant notre ère ? Peu d'auteurs de l'Antiquité, il est vrai, auront exercé une influence aussi durable et profonde que Cicéron dont la sagesse précède et annonce le christianisme. Devant une oeuvre aussi considérable en tout cas, Jacques Lacan ne s'embarrassait pas de circonspection superflue en déclarant à sa manière (Séminaire VIII) : <<Vous constaterez que ce monsieur Cicéron n'est pas le peigne-cul que l'on tente de vous dépeindre en vous disant que les Romains étaient des gens qui étaient simplement "à la suite". C'est un type qui articule des choses qui vous vont droit au coeur.>>

On trouvera ici, dans une traduction entièrement nouvelle, les livres II et III des célèbres Tusculanes - ou Disputationes - qui n'étaient plus guère accessibles aux lecteurs d'aujourd'hui et dans lesquels Cicéron répond à cette question qui hante chacun de nous : comment affronter, comment conjurer la souffrance et le mal de vivre ?