Fiche technique
Format : Relié
Nb de pages : XXXVII-475 pages
Poids : 1434 g
Dimensions : 22cm X 28cm
EAN : 9782271058270
Un censier normand du XIIIe siècle
le Livre des jurés de l'abbaye de Saint-Ouen de Rouen
Quatrième de couverture
L'abbaye bénédictine de Saint-Ouen, à Rouen, était l'un des plus riches monastères de la France médiévale. Sa fortune reposait sur un patrimoine immobilier (nombreuses maisons à Rouen) et sur un patrimoine foncier comprenant un grand nombre de domaines ruraux en Normandie et hors de Normandie (Angleterre, Soissonnais, Lorraine).
A la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe, trois abbés successifs ont voulu faire faire l'inventaire des biens et droits fonciers de leur monastère. Les résultats des enquêtes, effectuées pour l'essentiel entre 1262 et 1317, sont consignés dans un beau et gros volume de parchemin, connu sous le nom de «Livre des Jurés de Saint-Ouen», actuellement conservé aux Archives départementales de la Seine-Maritime.
Ce manuscrit rassemble les inventaires et les descriptions de 51 domaines ruraux de l'abbaye, dont 49 en Normandie entre la région de Caen et le cours de l'Epte, rédigés, pour les plus anciens en latin, et pour les autres, les plus nombreux, en ancien français. Dans chaque domaine, du moins en Normandie, la coutume locale a été récitée par un certain nombre de témoins assermentés, les «jurés». Dans chaque domaine sont passés en revue le domaine direct (ou réserve) du seigneur, l'église et la répartition des dîmes, les bois domaniaux, puis les tenures occupées par les dépendants de l'abbaye désignés individuellement par nom et surnom, avec leurs services et redevances. Ces tenures étaient, soit les tenures traditionnelles de Normandie (fief de haubert, vavassorie, vilainage, bourgage, bordage ou cotage), soit des parcelles de création plus récente, provenant notamment de défrichements.
Le document, dont la rédaction s'est étalée sur environ un demi-siècle, porte témoignage, non seulement sur l'organisation traditionnelle de la seigneurie rurale normande, mais aussi sur les transformations qu'elle connaissait à l'époque. On y saisit les mutations de l'organisation foncière, l'émiettement des tenures, le phénomène de sous-inféodation, l'endettement paysan et la conquête du sol, à la veille des grands bouleversements de la fin du Moyen Age. Le texte, nous livrant des milliers de noms d'hommes et des centaines de noms de lieux, est aussi une source de premier ordre pour l'anthroponymie et la toponymie.