Un dernier vers pour la route

«O qui dira les torts de la rime ?»

Ainsi se lamente, chaque semaine, après avoir regardé «Vivement dimanche prochain», ce pauvre Verlaine, rimailleur aigri, jaloux du talent de Bruno Masure, né sous le signe du vers sot.

Notre poète du dimanche a décidé de léguer à la postérité la version originale (non censurée) de soixante-quinze chefs-d'œuvre composés dans l'urgence afin de rendre hommage aux prestigieux invités de l'émission de Michel Drucker. Ce sont donc, en quelque sorte, des vers de contact.

Cet ouvrage, constituant une initiation idéale pour toutes celles et tous ceux qui envisagent de se mettre au vers, n'attendez pas de l'auteur (au style si puissant qu'on le surnomme «Arthur Rambo») de misérables facilités, telles faire rimer «fromage» et «langage», comme le fit ce pitoyable Jean de La Fontaine. Non, dans ce recueil (qui incline effectivement au recueillement), toutes les rimes (au grand agacement d'Arlette Laguiller) sont riches !

Pour huit euros, un chef-d'œuvre de la littérature contemporaine, qui aurait fait sortir Aragon de ses gonds...