Un destin alsacien

Témoignages

Des textes à transmettre

un destin alsacien, la traversée du XX^e siècle

« Laissons la défaite de la France, dont elle est responsable, à la grande Histoire. Je vais me concentrer sur ce que j'ai vécu avec ma famille et dans mon environnement proche », écrit Achille Walch en 1940. Ce regard apparaît comme un leitmotiv : l'auteur recadre son vécu avec ce qui a été décidé par les gouvernements. Ainsi, il met au jour les réactions des petites gens face à des problèmes qui les dépassent mais qui les impactent dans leur quotidien comme dans leur destin. Il faut faire le dos rond, il faut se battre, il faut se soumettre, il faut se révolter, il faut se résigner. Il ne faut surtout pas être dupe.

C'est ainsi qu'après la publication de 1914, un destin alsacien, ce second volet court de 1922 à 1971, achevé deux années avant la mort de l'auteur. Il retrace les difficultés d'un Alsacien pas du tout francophone et entièrement francophile, jardinier de métier et rédacteur d'un journal quotidien, pacifiste et rattrapé par la guerre. Plongé dans le monde ouvrier et chargé de faire prospérer les jardins de la grande bourgeoisie, il aura connu une vie paradoxale. « Cinquante ans passés dans les registres de l'obéissance, de l'accomplissement du devoir, de rêves fabuleux, d'espoirs confiants et de déceptions constantes », que les Trente Glorieuses vont tardivement adoucir.