Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 297 pages
Poids : 322 g
Dimensions : 13cm X 20cm
ISBN : 978-2-08-139604-3
EAN : 9782081396043
Les libraires en parlent
C'est dans la lignée d'un Artaud, d'un Kafka, d'un Gilbert-Lecomte, que Cédric Demangeot, né en 1974, remet en cause - et donc dans un sens remet en jeu - l'acceptation de nos conditions d'existence. Les paris comme les plaies sont rouvertes. Les mots refusent de participer plus longtemps à la farce et posent avec une insistance nouvelle le problème de l'être :
"j'ai décidé de ne pas
naître né. parce que je n'ai
pas de raison de me faire
le mal de naître à non-vie".
Autant dire qu'on refuse de se faire avoir. La langue assume alors sa radicalité à questionner les apparences trompeuses d'une vie qui se donne comme pleine mais n'est souvent que confiscation et rapt de la vitalité. Qu'on persiste dans l'absence de tout soutient l'injonction à lutter "contre un monde à foutre / aux ordures demain matin". Injonction à lui montrer de quels nerfs on se tend.
Cela se fera au couteau de précision, avec une grâce et une attention soutenue tout ou long du recueil, les découpes verbales et les blancs comme autant de tentatives ciblées d’appréhender notre conscience inquiète du quotidien. Le travail du vers, tout comme celui de l'humain, est alors de débusquer l'essentiel d'une émotion quand bien même on ne possède pour cela que les armes fragiles du "Sourcier manchot" - ironique et bancal, carnavalesque - voué à deviner par la danse et le rire chamaniques l'eau du puits sous la terre rouge du monde :
"Sourcier
démissionnaire. Il a
le genou génial, la mâchoire
éparse, une
camisole couleur ciel
tendue sur les os.
Son geste est sans destination"
La nécessité est de poursuivre un rapport à la poésie et à la vie qui soit "réinquiété / de sens et recreusé / de vraie et méchante faim". Adresse aux lecteurs et aux lectrices à s'aiguiser, à affûter "la folie / d'aller frôler les trains la / nuit".
Quatrième de couverture
Un enfer
Quelle que soit la couleur de ta langue. Il n'y a pas d'interrogatoire innocent. Il faut rebrousser chemin. Commencer par oublier le premier mot. Puis, avaler une par une les pages du livre en commençant par la fin. Ne rien laisser pour preuve. Que ceci se consume au service de la joie la plus pure. L'ennemi n'aura pas même les cendres du passage,