Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 203 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 14cm X 21cm
ISBN : 978-2-36929-024-7
EAN : 9782369290247
Un perpétuel retour en grâce
après un retrait exemplaire du pouvoir politique en Afrique
Quatrième de couverture
Un perpétuel retour en grâce
Après un retrait exemplaire du pouvoir politique en afrique
Le retrait volontaire du pouvoir de Léopold Sédar Senghor au soir du 31 décembre 1980, lié ni à un âge avancé ni à un état de santé défaillant, ou encore à un déficit de confiance du peuple sénégalais, n'est pas étranger au parcours des écrivains qui l'ont inspiré non seulement dans la forme de l'oeuvre poétique incompressible et impérissable, mais aussi dans la conduite à tenir vis-à-vis du pouvoir politique, spatiotemporel et séculier. En certains de ces hommes de Lettres et de culture, se sont harmonieusement conjuguées une idée politique tout à fait acceptable et raisonnable et une grande faculté poétique. En se retirant du pouvoir, Senghor refusait de se laisser piéger dans un monde où les intérêts dans les calculs sont les mobiles les plus motivants, un monde marqué par ses périls et ses salissures... Visionnaire, il savait que tout serait dans la fin, ce qu'en tant que créateur il laisserait immanquablement en héritage.
Senghor comprend parfaitement que la poursuite indéfinie d'une carrière politique comporte des risques graves pour son image d'illustre poète et de porteur de théories courageuses, ce qu'une sortie ratée du cadre de la politique aurait inévitablement ruinée, aux yeux de ses adversaires en politique, des pourfendeurs de ses thèses, et même de ses admirateurs. Son oeuvre littéraire a ainsi grandement contribué à le prémunir contre la fringale de pouvoir, pour un perpétuel retour en grâce dans les consciences et dans les coeurs de ses concitoyens, dans l'esprit des générations à venir.
Dans un contexte où nombre de chefs d'État africains ont cassé le verrou constitutionnel limitant le nombre de mandats et tout frein juridique à un exercice absolutiste du pouvoir, souvent avec la complicité d'un Conseil constitutionnel lors même que ce dernier est censé être le seul rempart contre les dérives antidémocratiques, le choix de Senghor de ne pas se maintenir abusivement au pouvoir sonne encore comme une magistrale leçon de bonne conduite politique...