Un qui veut traverser

Ça ne peut pas être pire là-bas, là tu te trompes, si on se fait attraper, je sais, mais je ne vais pas me faire attraper, je veux un travail, pour que les jours se ressemblent, même avec un travail, tu dois te cacher, on te méprise, et ici je suis quoi, un fils, tu parles, juste un moustique sur un marécage, pour pas avoir d'ennuis faut déclarer qu'on est heureux, interdit de se plaindre, c'est ta terre, elle me tue ma terre

Un qui veut traverser est un héros sans identité précise. Il représente à lui seul la masse des migrants illégaux, d'où qu'ils partent. Sa nationalité importe peu.

Le Parlement des forêts, écrit à partir de faits réels, raconte l'errance de plusieurs groupes humains en milieu hostile. Ils convergent vers une « maison commune », la forêt, où ils tentent de s'organiser par eux-mêmes, de retrouver ce qu'ils sont, leurs racines, un collectif, de la dignité.

Ces textes sont des récits chorals où la narration est tissée dans les dialogues, sans que l'on puisse démêler tout cela en distinguant bien l'action de la parole