Un testament politique de l'Ancien Régime

Le parlement de Navarre séant à Pau hérita, lors de sa création en 1620, d'un ressort correspondant au Béarn et à la partie orientale du pays Basque (Navarre et Soule).

A la veille de la Révolution française, ces dernières remontrances du 26 juin 1788 témoignent d'un fidèle attachement aux fors et coutumes de ses provinces et reflètent les sensibilités politique, sociale et culturelle d'une élite provinciale. En proie à l'inquiétude suscitée par l'effritement d'un système monarchique dont ils furent à la fois les représentants et les adversaires pendant plus d'un siècle et demi, les magistrats du parlement de Navarre tentent une vaine et ultime démarche auprès de Louis XVI. Effrayés par l'esprit de réforme du gouvernement et menacés par une éventuelle convocation des États généraux, synonyme d'une intégration définitive à la nation, ils lèguent à la postérité l'expression provinciale d'une opposition politique sous l'Ancien Régime.