Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 281 pages
Poids : 475 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782804800277
Une déstalinisation manquée, Tchécoslovaquie 1956
Quatrième de couverture
Histoire du temps présent
Le thème de ce livre peut sembler paradoxal. En effet, en cette fatidique année révolutionnaire antistalinienne pour la Hongrie et la Pologne, aucun événement, palpable ne vient troubler la quiétude apparente de voisins immédiats - tchèques et slovaques - qui avaient pourtant connu la démocratie avant la Seconde Guerre mondiale. Mais c'est justement l'anatomie de cette « absence » qui retient ici l'attention.
L'auteur replace d'abord la Tchécoslovaquie dans le contexte de la déstalinisation de 1956. Elle présente ensuite les années 1950 dans l'historiographie et analyse les interprétations de 1956 en provenance des historiens occidentaux et tchèques. Enfin, elle invoque le passé traumatique du pays (accords de Munich, protectorat allemand, expulsion des Allemands des Sudètes après la guerre), l'influence des communistes sur la scène intellectuelle tchèque à partir de 1945, l'état des relations avec le voisin soviétique et le niveau de soutien dont a bénéficié le parti communiste au sein de la population comme facteurs expliquant l' « absence » de 1956.
L'ouverture partielle des archives a permis de constater l'existence de décalages très importants entre les interprétations historiographiques de ces événements et certains aspects de la réalité mesurables par des documents officiels - nombre de personnes emprisonnées, politique d'information des membres du comité central, etc. - et ainsi de déconstruire un certain nombre de mythes présents dans l'histoire nationale tchèque. En replaçant l'histoire du communisme de ce pays dans un contexte à la fois plus lointain (dans le temps) et plus large (dans l'espace), Muriel Blaive montre que le Parti communiste disposait de solides racines dans la société et que, à la différence de ses homologues polonais et hongrois, il ne s'opposait au nationalisme tchèque sur presque aucun plan. L'originalité du communisme tchèque - et la clef de son succès - se définit ainsi par sa compatibilité unique avec le nationalisme.