Valéry versus Freud, histoire de rêver...

Valéry versus Freud, histoire de rêver...

Le « rêve » a été élevé par Valéry à la dignité d'un questionnement fondamental. Ceci conformément à une décision inhérente à son projet de connaissance du système pensant. Partant de là, le « rêve » a été pensé et décrit par Valéry de différents points de vue, selon diverses cristallisations théoriques, par entremêlements exploratoires et en fonction d'innombrables visées en perpétuelle métamorphose. Autant dire que le « rêve » n'est que ce dont une pluralité d'esquisses nommant la même chose-cause ne pourra jamais tout à fait rendre compte, et c'est ainsi que le « rêve » a été principalement conçu en opposition à l'activité des fonctions psychiques caractéristique de l'état de veille. Il a été envisagé comme cette dérive ou emportement hallucinatoire de la conscience-perception qui déborde, par l'effet de l'endormissement, Yattention vigile de l'état de veille. Et s'il est considéré par Valéry comme digne d'une vaste recherche ce n'est pas tant, contrairement à son retraitement freudien, parce qu'il représenterait sous ses manifestations phénoménales un sens latent à déchiffrer et utile à savoir communiquer, mais plutôt parce qu'il permettrait, dûment étudié et explicité, de mieux représenter et comprendre, en tout cas formellement, le fonctionnement méta-biologique ou infra- machinique d'Homo (sapiens) en général.