Van Gogh

Quelques mois après son arrivée en Arles, Vincent installe son atelier dans la maison jaune.

Il rêvait d'en faire un atelier commun aux artistes, qui viendraient y vivre, partager leur pain et leurs recherches dans une créativité solidaire. Il prépara amoureusement la chambre qu'il destinait au premier d'entre eux : Gauguin, qu'il attendait avec impatience, peignant inlassablement des Tournesols pour la décorer. Mais l'amitié des deux peintres ne résista pas à cette vie en commun et finit dans le drame du lobe d'oreille tranché. La violence et la répétition des crises que Vincent traversait allaient le conduire à demander son internement dans un asile, près de Saint-Rémy-de-Provence.

Ce portrait réaliste de Vincent Van Gogh, à la manière hollandaise, a été fait par son ami le peintre John Russell en 1886, à Paris. A cette époque, Vincent fréquenta les impressionnistes, participa à l'effervescence des milieux artistiques parisiens. Il n'y rencontra pas le succès. Si Pissarro vit en lui les promesses du génie, Cézanne parla d'une « peinture de fou ».

Ne supportant plus Paris, acharné à peindre comme il l'entendait, Vincent se décida à partir vers le Midi de la France.

Les Iris ont été peints par Vincent Van Gogh dès la première semaine de son internement dans l'asile Saint-Paul-de-Mausole, près de Saint-Rémy-de-Provence. Il ne lui était pas encore permis de se promener dans te parc de l'asile, et seul le petit jardin de la cour du quartier réservé aux hommes lui était accessible. De nombreux auteurs ont vu, dans le sentiment d'étouffement que suscitent ces iris prisonniers du cadre de la toile, d'où le ciel est exclu par le peintre, une relation psychologique avec son enfermement.

La somptuosité des bleus et des violets sur l'ocre du terrain, l'unique fleur blanche « comme un papillon », font de cette toile l'une des plus captivantes de Van Gogh.