Veronica

<<- M. Wolfhart, m'avait assuré le ministre, est un homme d'une extrême amabilité.

Je me suis entretenu un long moment avec l'Allemand, qui avait insisté pour que notre conversation se fasse en castillan et, il est certain, que je n'ai jamais rencontré un étranger de même nationalité que lui qui le parlât aussi parfaitement. Il m'a raconté ses voyages en Espagne puis en Amérique du Sud. Il a évoqué des amis communs et m'a soudain avoué son intérêt pour l'occultisme. A Buenos Aires, il avait fréquenté un grand poète et, à Madrid, dans un bureau du ministère, un de mes anciens camarades, mon excellent ami Patricio...

Il n'a pas fallu longtemps pour que se noue entre nous une relation des plus cordiales. Cependant une dame venait d'attirer mon attention dans la somptueuse atmosphère de cet hôtel ; une femme qui était arrivée avec un peu de retard et dont le maintien m'a immédiatement semblé aussi austère qu'élégant. Comme je faisais remarquer à mon interlocuteur mon admiration et mon enthousiasme pour cette personne, Wolfhart a doucement murmuré à mon oreille avec un étrange sourire :

- Comme je vous comprends : il s'agit d'une tête historique ! Une tête historique, vraiment !>>