Victor Segalen

Cent ans de stèles. Cent ans de pierres levées, gravées, couvertes de signes, de formules votives, d'inscriptions mystérieuses.

Des tourbières celtiques aux vallées de la lointaine Chine, l'érection des stèles est consubstantielle à toutes les civilisations. Le médecin, ethnographe, archéologue, calligraphe et poète Victor Segalen a été sidéré par les stèles de l'empire du Milieu. Il en a tiré un recueil il y a un siècle.

En Bretagne, en 2013, des artistes contemporains d'Orient et d'Occident, des calligraphes chinois, des peintres français et bretons, témoignent de la résonance de Victor Segalen dans leurs propres oeuvres.

Ils se nomment Yang XiaoJian, Wei Ligang, Loïc Le Groumellec, Vonnick Caroff, Matthieu Dorval, Loïc Bodin, Guillaume Castel et Valérie Guillet. Sans se sentir prisonniers d'une orthodoxie ou d'un dogme, ils ont trouvé ces stèles fécondes. Grâce à eux, l'oeuvre de Victor Segalen - icône splendide -, est réinterprétée, vivante ; elle se régénère par les échanges.

Et c'est bien le message que transmettent Laure Mellerio-Segalen, Huang Bei, Mauricette Berne, Cristina Cramerotti, Christian Doumet, Philippe Le Guillou, Philippe Postel, Kenneth White, en nous proposant de « (Re)lire Segalen ». À la fin du XIX^e siècle, le centre de gravité du monde se trouvait en Europe. Aujourd'hui il s'est déplacé en Asie. Segalen était convaincu que les cultures chinoise et européenne devaient être revivifiées l'une par l'autre, et il avait raison.