Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : X-138 pages
Poids : 500 g
Dimensions : 14cm X 20cm
EAN : 9782843731143
Vienne
Quatrième de couverture
Jules Charles-Roux, auteur régionaliste très attaché à sa terre provençale, a choisi ici Vienne, l'une des plus belles villes de l'Isère, pour exercer son talent d'historien. Soulignant d'entrée les rapprochements qui ont toujours existé entre la Provence et la province viennoise - mêmes alluvions glaciaires, même appartenance à la Narbonnaise au début de l'Empire, transit par les ports du Sud de la France du vin poissé de Vienne (vinum picatum) à destination de Rome - il va bien au-delà de ce premier constat et retrace l'histoire de cette cité du Dauphiné, que le poète latin Martial surnomma Pulchra Vienna et l'empereur Claude ornatissima et valentissima, des origines jusqu'à la fin du XIXe siècle. A l'époque gauloise, la ville faisait partie de la région des Allobroges et elle en devint la capitale prospère (commerce et agriculture), avant de tomber aux mains des Romains, en 122. Transformée en colonie romaine, elle bénéficia de droits politiques et civils considérables et fut à la fois «indépendante et romaine» : apparaissant, en effet, comme une ville fortifiée dotée d'une certaine autonomie, sous la protection de l'Empire et jouissant d'une prospérité économique enviable. Le régime municipal de la civitas était calqué sur celui de Rome (conseil de décurions ressemblant à un sénat) et la vie religieuse y était intense : on y célébra aussi bien les dieux gaulois que les mythes orientaux, la bonne déesse Cybèle et le dieu persan Mithra, la religion romaine étant, cependant, de loin la plus pratiquée.
C'est seulement en 314, au concile d'Arles, que figure, pour la première fois, un évêque nommé Verus. Sous l'épiscopat de saint Mamert (462-475), les institutions monastiques prennent leur essor, le clergé est instruit et le culte réellement organisé. Après le royaume des Burgondes et les invasions des Sarrasins, l'avènement du pouvoir carolingien ramène la paix et la prospérité. En 879, Boson est couronné ; mais c'est sous les empereurs germains que l'autorité archiépiscopale s'affirme et, en 1311, le concile se tient à Vienne en présence du pape. Peu à peu, cependant, les Français prennent pied sur le territoire viennois et en 1450, la ville est rattachée à la France. Un siècle plus tard, les guerres de religion ensanglantent la région et les protestants parviennent à s'emparer de Vienne, pourtant en majorité catholique. Par la suite, la cité deviendra de plus en plus le lieu d'élection de la hiérarchie ecclésiastique, mais à la fin du XVIIIe siècle, les activités industrielles se développent : la métallurgie locale connaît une véritable rénovation et l'industrie textile connaît un remarquable essor qui va apporter la prospérité au XIXe siècle : «Une ville nouvelle est née, large, claire, contrastant avec la vieille cité archiépiscopale aux petites rues pavées de galets pointus.»