Vies de chien

Il n'a vraiment pas de chance Jack la Groseille, l'Américain poète, d'avoir vingt-et-un ans en 1944. Il est né, il a grandi pour endosser l'uniforme et se retrouver, sans l'avoir voulu, face à la gueule d'un fusil. Hasard si le soldat Jacques Milton est de garde cette nuit-là, juste au mauvais moment. Et c'est encore le hasard qui fait tomber sur le bureau d'un journaliste une lettre d'Allemagne dont il aurait préféré ignorer le contenu. Le hasard construit des vies de chien, place des êtres humains qui ne demandaient qu'à vivre en paix au milieu des cratères de l'existence. Comme cette jeune femme découvrant qu'elle est la fille d'un «collabo» ou comme Auguste qui se réveille d'un long coma pour apprendre que sa terre est dorénavant couverte par une gigantesque usine atomique. Les nouvelles grinçantes de ce livre ont pour cadre la Normandie.