Vivre est rêve

Que s'est-il passé ? Quid accidit ? Dans ce poème neuf de Turner, la chanson est un chant offert pour dire la perdition et le salut d'amour. L'auteur n'y raconte pas d'histoires, car l'histoire ne peut-être racontée sinon dans aucune autre langue que celle que depuis des années, il travaille et dans laquelle s'accomplit, ici parfaitement, la sidération d'amour, la mort et la résurrection. Pas de conjugaisons (qui êtes-nous) possibles pas de conjonctions pas de logique enfin. Les genres et les nombres, les astres dans le paysage et tous les possibles se rendent à l'évidence du leurre comme on doit se rendre au paradoxe du rêve. Que savoir encore après un tel ravage ? Que laisse au coeur comme à l'esprit d'avoir aimé qui se double et se dédouble sauvagement et comment être des dieux dans la chose humaine ? C'est d'une puissance infinie d'amour en mots avec leur partielle potentielle exponentielle charge que Turner rend compte d'un attachement si violent qu'il ne peut se résoudre qu'à parler selon la loi de la lettre, dans chaque parcelle de mots revenus d'une catastrophe aussi triste que joyeuse et qui vient mourir dans les bouches qui la disent sans ne pouvoir rien d'autre qu'y exactement parler.