Voilé, dévoilé

Les femmes que je photographie ne sont pas des modèles photos. Elles sont danseuse, chanteuse, avocate, psychiatre, employée, serveuse, architecte, photographe, étudiante, mère de famille... Chacune a sa personnalité. Elles partagent avec moi cette attirance pour la magie et la mystérieuse séduction du nu en noir et blanc.

L'émotion et l'étonnement que suscite la découverte du corps nu, y compris le leur, en font des complices dans cette recherche du sublime féminin qui est présent tout autour de nous. Si l'on sait voir, admirer, écouter, communiquer avec les yeux.

Quelque chose de fondamental, du domaine du rêve, que l'on atteint dès que l'on passe de l'autre côté du miroir. De l'autre côté du tabou et de la culpabilité se trouve la féminité vraie, sous des déclinaisons infinies de sensualité qui ne cessent de me passionner au fil des rencontres.

Le corps n'est pas «quelque chose» de superficiel, détaché, opposé à l'esprit. La beauté et le charme des femmes sont -à mes yeux- la première merveille du monde, et le désir, l'une des forces créatrices sans laquelle l'humanité n'existerait pas. Une énergie vitale et positive, par époque dénigrée, dévalorisée ou détournée, mais toujours puissante, dans toutes les cultures.

Prendre son temps. Le geste lent.

L'oeuvre d'art est cette femme qui se dévoile, sa beauté irradie dans le regard de celui qui la contemple. L'instant s'étire et la lumière nous offre un moment intense. En toute liberté.

The women I photograph are not professional models. They are dancers, singers, lawyers, psychiatrists, office workers, waitresses, architects, photographers, students, housewives... Every one of them has their own personality. They all have in common with me an attraction for the magic and mysterious seduction of black and white nudes. The emotions and amazement generated by the discovery of the nude body, including their own, makes them my accomplices in the search for the feminine sublime that surrounds us. When we can see, appreciate, listen and communicate with our eyes. Something basic, like in a dream state, experienced on the other side of the mirror. True femininity can be found beyond taboo and guilt, under infinite shades of sensuality that never cease to fascinate me along the encounters.

The body is not «something» superficial, remote or opposed to the mind. Women's beauty and charm are -in my eyes- the first marvels of the world, and desire, one of the creative forces without which humanity would not exist. A vital and positive energy, at times denigrated, depreciated or diverted, but always powerful, in all cultures.

To take time. Slow movements.

The work of art is the woman unveiling herself, her beauty radiating in the eyes of whom is contemplating. In total freedom.

Marc-Henri Cykiert