Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 228 pages
Poids : 330 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782747508056
Voter en temps de guerre, Kisangani (RD-Congo) 1997
quête de légitimité et (con)quête de l'espace politique
Quatrième de couverture
Les élections de mars 1997 à Kisangani constituent un cas rare dans les annales de la démocratie représentative. Elles n'ont rien coûté ; elles ont été réalisées quasiment sans préparation ni campagne électorale à proprement parler ; mais le plus inhabituel, c'est la population urbaine librement et volontairement réunie en «agora», qui a voté à main levée !
A l'époque, la capitale du Haut-Zaïre (redevenu depuis Province Orientale) venait de basculer entre les mains armées de l'AFDL de Laurent-Désiré Kabila. «L'Alliance» avait besoin de se légitimer en se dotant d'auxiliaires locaux pour étoffer ses structures largement déficitaires en «Congolais de l'Intérieur». A Kisangani, les bien élus sont très rapidement confrontés à des contradictions : issus d'une totale liberté de choix populaire, ils doivent cependant, sur instruction de l'AFDL, «encadrer» étroitement les libertés publiques, en interdisant par exemple aux partis politiques toute expression publique !
Ce scrutin original donne également des résultats surprenants. Une nouvelle élite locale majoritairement venue de la «société civile» reprend la tête des communes, la nomenklatura mobutiste étant balayée par la population (ce qui ne sur-prendra personne). La «géopolitique» à la zaïroise, qui veut que seuls les autochtones dirigent leur territoire, est malmenée par les votants. Quatre communes sont ainsi dirigées par des «non-originaires» qui remportent globalement 40 % des sièges de la ville. Victoire de la citoyenneté sur l'exclusion !
En mars 1997, l'auteur a participé au scrutin et il a été élu bourgmestre de Kabondo, une des six communes de Kisangani. Il relate donc un processus unique et ses conséquences à court terme qu'il a vécues. Les «experts en élections» devraient s'inspirer de cette expérience éphémère certes, encore bien rudimentaire, mais somme toute prometteuse pour une Afrique en quête d'identité politique.