Rayon Sciences politiques
Vu de droite : anthologie critique des idées contemporaines

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 647 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 17cm X 24cm
EAN : 9782869800519

Vu de droite

anthologie critique des idées contemporaines

Chez Labyrinthe

Paru le
Broché 647 pages

Quatrième de couverture

La première édition de Vu de droite a paru en 1977, soit il y a vingt-cinq ans. Le titre a été à l'origine de bien des équivoques. Deux ans plus tard, durant l'été 1979, une vaste campagne de presse allait d'ailleurs asseoir la notoriété de la «Nouvelle Droite» à l'échelle internationale. L'expression était dans l'air depuis déjà quelque temps. Ayant longtemps hésité sur le choix du titre, je m'étais pourtant efforcé de dissiper d'emblée ces équivoques. «Pour l'heure, écrivais-je dès la première page, les idées que défend cet ouvrage sont à droite ; elles ne sont pas nécessairement de droite. Je pourrais même très bien imaginer des situations où elles pourraient être à gauche. Ce ne sont pas les idées qui auraient changé, mais le paysage politique qui aurait évolué». Plus loin, j'exprimais le souhait que «l'on parvienne à être en même temps et la droite et la gauche». C'était une façon de prendre date. On n'en a apparemment guère tenu compte. Mais le fait est qu'à l'époque, la «droite» était en passe de devenir à la mode. Des hommes politiques qui, jusque-là, se bornaient à dire qu'ils n'étaient «pas de gauche», commençaient à s'avouer «de droite» sans complexes. Les idées de Mai 1968 étaient déjà plus ou moins reléguées à l'arrière-plan, pour le meilleur comme pour le pire, par ceux-là mêmes qui s'en étaient dix ans plus tôt fait bruyamment les hérauts. La droite, on allait en effet la voir resurgir au cours des décennies suivantes, sous deux formes différentes : la variante néolibérale, symbolisée par l'ère de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, et la variante nationale-populiste, illustrée par divers tribuns au verbe sonore et aux idées courtes. Ces deux variantes qui, à l'époque des Berlusconi et des Haider, tendent à n'en faire plus qu'une, ne correspondaient en rien à l'idée que je me faisais en 1977 d'une «droite» en prise sur les réalités d'une postmodernité naissante. J'aspirais à voir naître un mouvement de pensée (et d'action) défendant la cause des peuples, le droit à la différence, la démocratie participative et le primat des valeurs de gratuité sur les valeurs marchandes. J'ai vu renaître la droite à l'enseigne de la logique du profit et du principe d'exclusion. Aujourd'hui que nous assistons à la complète obsolescence du clivage droite-gauche, je ne regrette pas de m'en être tenu à l'écart.

Je n'ai pas changé un mot au texte de Vu de droite. Ce livre, qui parlait déjà beaucoup de «pouvoir culturel» et du nécessaire combat des idées, reste pour l'essentiel d'actualité. Mais il représente aussi une étape dans un itinéraire personnel, et l'honnêteté oblige à dire qu'aujourd'hui je rédigerais tout autrement quelques-uns de ses chapitres. Mon sentiment sur des sujets tels que la technique, la ville ou l'écologie, par exemple, a profondément évolué. Je pense également avoir été injuste pour des auteurs comme Herbert Marcuse, Ivan Illich ou Edgar Morin. Tel qu'il est, l'ouvrage n'en reste pas moins une sorte de guide-panorama consacré aux hommes et aux débats des années soixante-dix.

Alain de Benoist

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