Paru le 29/03/2013 | Broché 179 pages
Public motivé
préface de Philippe Brenot
Les luttes radicales antiautoritaires des années 1960-1970, dont Mai-68 a été en France l'apogée, ont débouché sur l'émancipation économique et sexuelle des femmes, l'affirmation de l'égalité des sexes, la reconnaissance des sexualités non procréatrices, les droits des homosexuels, etc. Elles ont entraîné une profonde « révolution des moeurs » à l'échelle du monde occidental, dont nous ressentons encore l'impact dans notre vie quotidienne. De par son oeuvre révolutionnaire, à la fois sexuelle et politique, Wilhelm Reich (1897-1957) a nourri la révolte de la jeunesse étudiante et lycéenne de cette époque dans sa contestation de la « société de consommation ».
Psychanalyste marxiste inclassable, Wilhelm Reich a été tout à la fois condamné par l'orthodoxie stalinienne, exclu de l'Association psychanalytique par Freud, traqué par les nazis et la justice américaine qui l'envoya mourir dans un pénitencier de Pennsylvanie. Le brillant essai de Jean-Michel Palmier sur Wilhelm Reich éclaire cette naissance du « Freudo-marxisme » dont Reich fut le fondateur. Il a été le premier, au nom de Freud, à politiser l'aspiration au bonheur dont la sexualité constitue pour lui l'élément essentiel, mais dont la société capitaliste, par son idéologie et ses lois, rend l'accès quasi impossible.
De nos jours, si la « contre-révolution néolibérale » semble avoir relégué cette « révolution sexuelle » aux oubliettes de l'Histoire, l'émergence de nouveaux mouvements de contestation altermondialistes et le renouveau de la pensée critique remettent aujourd'hui fortement à l'ordre du jour l'oeuvre de Wilhelm Reich dans leur lutte contre le nouvel ordre moral.
Philosophe et essayiste, professeur à l'Université de Paris-Sorbonne, Jean-Michel Palmier (1944-1998) a collaboré au journal Le Monde ainsi qu 'au Monde diplomatique et au Magazine littéraire. Spécialiste de la République de Weimar, il a publié de nombreux ouvrages notamment sur les écrits politiques de Martin Heidegger, les pensées de Jacques Lacan, d'Herbert Marcuse et de Walter Benjamin.