Fernand Deligny par ses lettres, aux éditions l'Arachnéen
En présence de Franck Chaumon (psychiatre, psychanalyste et l’un des interlocuteurs de Deligny), Bertrand Ogilvie (philosophe et psychanalyste), Marina Vidal-Naquet (prépare une thèse sur Deligny et le cinéma), Sandra Alvarez de Toledo (éditrice de la Correspondance), Anaïs Masson (éditrice à L’Arachnéen), Adrien Chevrier (prépare une thèse en philosophie politique sur le désœuvrement), et d’autres…
La publication de la Correspondance des Cévennes, 1968-1996, de Fernand Deligny, complète l’édition des Œuvres, parues en 2007 et rééditées en 2017. Cette nouvelle somme propose une sélection d’environ 850 lettres, dont 650 lettres de Deligny adressées à ses interlocuteurs depuis son atelier de Graniers, dans les Cévennes où il a fondé en 1968 un réseau de prise en charge d’enfants autistes. La correspondance, proposée chronologiquement, couvre trente années d’échanges épistolaires avec des figures marquantes du monde intellectuel et artistique de l’époque – Louis Althusser, Félix Guattari, Marcel Gauchet, Isaac Joseph, Françoise Dolto, François Truffaut, Chris Marker –, avec ses éditeurs, avec les membres du réseau ou les parents (les mères surtout) des enfants autistes. Accompagné d’une iconographie et d’une édition critique conséquentes, ce fort volume témoigne du laboratoire de l’œuvre (le réseau, les livres, les films) en train de se faire. Il confirme la passion de la langue de Deligny, son intérêt constant pour le cinéma et l’image, et révèle ses affinités avec la pensée de Lacan, ses débats avec l'idéologie communiste, ainsi que son « perspectivisme » (au sens où l’entend l’anthropologie contemporaine) avant la lettre.