De la nécessité d'une contre-révolution en France

Mais ce n'est plus de cette révolution qu'il s'agit aujourd'hui. On se garde bien d'honorer de ce nom l'époque la plus mémorable de la bienfaisance d'un prince. C'est à la journée du 14 juillet, où l'on vit cent mille hommes armés s'emparer d'une forteresse qui n'étoit pas défendue ; où un prince généreux, avare du sang de ses sujets, abandonnant les troupes qu'ils avoit rassemblées pour sa sûreté, alla se livrer, sans défense, à la merci d'un peuple de révoltés ; c'est à la nuit du 4 août, où les grandes propriétés du royaume furent démembrées et dilapidées ; à la journée du 2 décembre, où celles du clergé furent envahies ; c'est enfin à tout ce cours, à tout ce cahos d'innovations et de destructions, opérées par l'assemblée nationale dans toutes les parties de l'ordre fiscal, civil, politique et religieux, qu'on donne aujourd'hui le nom magnifique et imposant de révolution.