Eaux dérobées. Vol. 4. Lettre à une amie allemande : à Inge Pénot-Eberhardt, en marge d'un voyage à Berlin, juin 1998

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 322 pages
Poids : 458 g
Dimensions : 14cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782738489302

Lettre à une amie allemande

à Inge Pénot-Eberhardt, en marge d'un voyage à Berlin, juin 1998

de

chez L'Harmattan

Serie : Eaux dérobées. Vol 4

Collection(s) : Allemagne d'hier et d'aujourd'hui

Paru le | Broché 322 pages

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Quatrième de couverture

J'ai passé une semaine à Berlin au printemps de 1998. Prenant congé de moi, mon hôtesse me demanda de lui faire part de mes impressions, sur une cassette, de manière à épargner mon temps. La parole, les magistratures qui lui sont attachées, me sont étrangères ; par goût et par exigence, la solitude m'a porté vers l'écrit. Qu'eussé-je dit sur l'Allemagne qui ne m'eût poussé à l'examen et à la réflexion ? Cependant, m'atteler à un texte de quelques pages, afin d'exprimer mes remerciements et préciser quelques idées - l'essentiel de mon expérience berlinoise devant être versé à un roman, en cours depuis une quinzaine d'années - tel avait été l'objectif fixé, un soir de juin de la même année, peu de temps après mon retour à Paris.

Je me suis laissé déborder : au bout de deux ans, voici une lettre à dimension livresque. Expliquer comment j'en suis venu, à l'issue d'un lent travail, à rompre un vieil interdit - ne jamais mettre mon pied en terre allemande - a nécessité un développement qui m'eût conduit à une véritable thèse si je ne m'étais astreint à faire un choix. Privilégier la conversation, discuter au besoin, dire le mal d'être après la Shoah ; conversation franche, certes grave et, au besoin, référencée ; conversation quand même si l'on assigne à celle-ci un but : éclairer un lien, donc s'éclairer.

Je suis né fort loin de l'Allemagne ; ma famille n'a pas été touchée par le plan d'extermination de l'Etat hitlérien. Pourtant, par goût de sa culture, par admiration de sa littérature, des grands philosophes, l'Allemagne a été, très tôt, dans ma vie, une compagne, un centre de recherche, une fascination, une obsession, le lieu d'une dichotomie ambiguë : un binôme amour/répugnance que George Steiner appelle <> (la victimisation, l'ostracisme, nouant, selon lui, les deux parties l'une à l'autre). User de cette <> nécessitait moins un plan, une éthique particulière que de l'honnêteté. J'espère m'en être acquitté sans trop de dommages.

D. C.

Biographie

Daniel Cohen, auteur de plusieurs ouvrages, dont Cancériade, Ombres, D. Humaines conciliations, éditeur, traducteur, offre avec cette lettre une biographie très personnelle de l'Allemagne, pays qui lui a appris à lire, à trouver dans le littéraire une raison, une alchimie, par-delà l'incicatrisable blessure.

Du même auteur : Daniel Cohen