Vingt journées d'un touriste au pays de Luchon

Indépendamment du l'exactitude des renseignements qui est du devoir strict en un recueil destiné aux Touristes, j'ai essayé de fixer sur ces pages un reflet du high-life des dernières saisons. Le chemin de fer et les maisons de jeux, enfants du progrès, me semblent devoir modifier le caractère aristocratique de Luchon. Le train du plaisir charrie la foule, ennemie des élégances : la roulette a pour accompagnement obligé le choeur des hétaïres. Il se peut faire que bientôt la petite dame chasse la grande, il n'est point impossible que la poésie d'Oueil ou du Lys disparaisse, à bref délai, sous la victuaille du pique-nique de banlieue. Voilà pourquoi j'ai cru opportun du saisir au passage quelques scènes destinées à rappeler' un jour l'image d'une société évanouie.
5 juillet 1874.